Accueil du site



 

 

Techniques chirurgicales

Mise à jour : janvier 2021


Le mot "chirurgie" vient du grec et signifie "travailler avec ses mains". En urologie, les techniques opératoires sont nombreuses et très variées. Les mains peuvent être directement au contact du site opératoire, mais de plus en plus, les nouvelles techniques minimisent l'ouverture corporelle et diminuent l'inconfort du patient.
 

La chirurgie ouverte

La chirurgie ouverte permet de travailler sur une anomalie au travers d'une ouverture corporelle. Elle a l'avantage indiscutable de pouvoir toucher et trouver "le bon plan" grâce à la palpation digitale. 

Elle est de plus en plus remplacée par la cœliochirurgie et l'endoscopie urologique. Mais elle reste indiquée dès qu'une tumeur est très volumineuse ou si la dissection risque d'être délicate. Par exemple, il est recommandé d'opérer les tumeurs du rein par voie ouverte lorsqu'une chirurgie partielle est possible. Il est plus aisée de dégager la tumeur et tournant les ciseaux autour de sa circonférence alors que la cœliosopie même robotisée est limitée dans ces mêmes mouvements. Le risque est de passer dans la tumeur. 

Le choix de la voie d'abord est capital dans la réussite de l'intervention.
 

Aspect des vaisseaux après une greffe de rein. La chirurgie ouverte est nécessaire au moins pour introduire le rein.

 

La microchirurgie 

La microchirurgie concerne les tissus pour lesquels les doigts sont trop gros et la vision doit être améliorée par microscope (jusqu'à 40 fois). Les instruments utilisés sont très fins et les fils ont un diamètre de 0,03 à 0,01 mm (9/0 à 11/0).

Cette chirurgie m'a beaucoup marqué et beaucoup apporté car elle permet d'apprendre à respecter les tissus manipulés et elle permet de prendre conscience que l'échec technique est toujours imputable à l'opérateur (choix, stratégie, installation, technique, ...).

Il s'agit en général de la chirurgie des canaux dont le diamètre est autour de 1 mm. Elle concerne souvent la réparation des petits vaisseaux.
 
Anastomose latéro-terminale artérielle (rouge) et veineuse (bleue). L'artère mesure 1 mm de diamètre. Anastomose termino-terminale artérielle (rouge) et veineuse (bleue). L'artère mesure 0,6 mm de diamètre.

 

Démonstration de techniques microchirurgicales. Cette vidéo expose les limites extrêmes de la microchirurgie. Les vaisseaux travaillés sont non seulement les plus fins mais aussi les plus fragiles. Leur paroi est transparente. Chaque point doit être réussi au risque de provoquer l'échec de tout le travail. 

Elle peut concerner aussi la réparation de l'épidydime ou du déférent lorsqu'ils sont obstrués par des infections ou par une volonté de contraception.
 
Dissection d'un canal épididymaire. Le canal épididymaire mesure 0,4 mm de diamètre. Anastomose termino-terminale du déférent pour tenter de reperméabiliser ce canal après une ligature pour contraception masculine (vasectomie). Le déférent mesure 3 mm de diamètre.

La cœliochirurgie

La cœliochirurgie est maintenant largement utilisée. Elle a l'avantage de limiter les ouvertures au sein des muscles. Le ventre est ainsi moins sectionné et moins douloureux. 
Il faut cependant comprendre que les 3 trous de cœlioscopie sont comme la partie visible de l'iceberg. Derrière ces 3 orifices peu douloureux, un grand travail de décollement des tissus dans le ventre pourra engendrer une reprise de gaz douloureuse. 
Il est évident que les interventions comme la jonction pyélourétérale, la promontofixation et la varicocèle par exemple ont des suites beaucoup moins inconfortables que par la chirurgie ouverte. La durée d'hospitalisation est grandement réduite. La reprise du travail est plus rapide.
 
 

Passage d'un passe fil sous l'artère rénale en cœlioscopie..

 
Fixation d'une bandelette à la paroi vaginale en utilisant des instruments avec vision intraabdominale (cœlioscopie).

 

La chirurgie endoscopique urologique

L'endoscopie urologique utilise les voies ou les cavités naturelles (urètre, uretère, vessie, bassinet). L'endoscope permet de voir au plus profond du corps mais son action reste limitée.
En effet, qu'il y ait un ou deux canaux opérateurs, l'opération se fait globalement avec une seule main. C'est l'anse qui gratte le polype ou la prostate. C'est la fibre laser qui casse le calcul si tant est que ce calcul ne fuit pas sous l'impact du laser. 
Dans ce type de chirurgie, il nous manque une main pour "attraper, tenir, faire un nœud, ..."

Cependant, le traitement de la prostate ou des calculs par endoscopie est une énorme amélioration pour le patient par rapport à la chirurgie ouverte ancienne.
 
 

Fragmentation d'un calcul rénal par la fibre laser. Dans ce cas, le calcul est tenu par une sonde à panier pour l'empêcher de reculer sous l'impact. Les deux instruments, tout comme la vision, sont tous regroupés selon le même axe à la différence des autres chirurgies.

 
 
Ablation d'un polype de la paroi vésicale en utilisant des instruments endoscopiques par les voies naturelles (urètre).