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Le sang peut colorer le début ou la fin du jet d’urine ou au contraire teinter la totalité du jet. Cette différence est capitale pour l’urologue. Dans le premier cas, par exemple, l’urine vient « laver » quelques gouttes de sang présentes dans l’urètre. L’urine de la vessie est saine. C’est l’urètre qui est malade. Dans
le second cas, l’urine stockée dans la vessie est totalement rouge.
Cela signifie qu’un vaisseau s’est directement écoulé dans
la vessie ou plus haut dans le rein ou l’uretère.
Pourquoi est-il important de ne pas négliger ce saignement ? Si le saignement s’accompagne de signes urinaires irritatifs inhabituels comme des brûlures, une augmentation de la fréquence des mictions ou de la fièvre et des frissons, la cause infectieuse semble logique. Il peut s’agir d’une cystite ou d’une prostatite. Mais si le saignement est isolé et que le patient note simplement la rougeur des urines, il peut parfois être le seul signe d’une lésion silencieuse comme une tumeur. Pour l’urologue, cette hématurie isolée est un signe capital même si le sang disparaît le jour même. Il ne faut pas paniquer. Heureusement, nous ne trouvons pas systématiquement de tumeur. Il faut boire 3 litres/jour pour éviter que le sang se transforme en caillots et provoque un blocage urinaire. En
cas d’hématurie, nous devons rechercher un polype de vessie, du
bassinet ou de l’uretère et une tumeur du rein surtout s’il existe
une intoxication tabagique.
Habituellement,
nous réalisons une échographie rénale et vésicale
de débrouillage puis un scanner et enfin une cystoscopie (Analyse
de la vessie à l’aide d’un appareil souple sous anesthésie
locale).
En cas de négativité de ces examens, nous pouvons rapporter la cause du saignement à la prostate ou à une rupture d’un vaisseau. En conclusion, le patient doit impérativement consulter en cas d’hématurie isolée même si le saignement s’arrête. Ce signe est bienfaiteur car il permet la découverte éventuellement précoce d’une maladie. L’erreur serait de ne pas consulter parce que le symptôme a disparu. Un polype bénin saignera de nouveau mais peut-être seulement six mois plus tard et le polype risque de devenir un cancer. Ce temps précieux est définitivement perdu. |