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"Je mets des couches, 
Je cours aux toilettes, 
Je me lève 4 fois la nuit, 
Ça  me brûle au bout, 
J’ai un poids en bas, 
J'ai mal après les rapports, 
Ça coule goutte à goutte"
> Incontinence urinaire, besoins urgents, 
pollakiurie, brûlures et pesanteurs, dysurie
 
Ces signes peuvent être isolés mais ils sont très souvent associés de façon variable en fonction de la cause. Ils peuvent se voir aussi bien chez la femme que chez l'homme. 
 
Ils traduisent une association plus ou moins forte d'obstruction à la miction et d'irritation des organes urinaires. 

Les organes concernés sont la vessie, la prostate, l'urètre et le vagin.

L'agression est infectieuse (attaque par une bactérie), inflammatoire (irritation sans bactérie), ou tumorale (grosseur infiltrant le tissu normal).
 

Ces signes apparaissent souvent dans des contextes évidents et sont de courte durée.

Par exemple, la cystite aigue est une infection de la vessie et provoque des brûlures, des mictions fréquentes, des pesanteurs et parfois des urines rouges. La prostatite est une infection de la prostate et provoque des brûlures, des mictions fréquentes, des pesanteurs et de la fièvre.
 

Parfois la symptomatologie dure depuis plusieurs mois.

Par exemple, la cystite chronique est une inflammation de la vessie sans bactérie évidente et donne des mictions fréquentes, des pesanteurs et des douleurs pendant ou après les rapports.
 

Pourquoi est-il important de consulter en cas de signes urinaires persistant ?

La cystite chronique est l'exemple même de la maladie qui justifie un minimum d'examens. Dans la majorité des cas, il s'agit d'une simple inflammation de la vessie qui soignée soulagera la femme. Elle traduit parfois une descente d'organes (prolapsus) qui corrigée soulagera la femme.
Enfin, très rarement, cette cystite chronique est la traduction de l'irritation d'un polype de vessie et c'est à l'urologue d'éliminer cette pathologie préoccupante.

En fin de compte, c'est au médecin traitant ou à l'urologue d'apprécier si l'association de ces signes évoque une des nombreuses maladies suivantes : cystite aigue ou chronique, prostatite aigue ou chronique, rétrécissement du canal de l'urètre, descente d'organes, tumeur de vessie, adénome ou cancer de la prostate.

J'attire l'attention sur une situation concernant la femme (descente d'organes) et une autre concernant l'homme (adénome de la prostate). Ces pathologies comportent parfois des signes invalidants et il me paraît important de rassurer et de prévenir que des traitements peuvent considérablement soulager.

Enfin, il n’y a pas de lien entre la taille de la prostate et les signes ressentis. 
Une petite prostate peut entraîner un blocage complet alors qu’une très grosse ne gêne que peu le patient. 
Il n’y a pas non plus de lien entre degré de descente de l’utérus et signes ressentis. Un utérus peu descendu peut entrainer une forte gêne tandis qu'une boule à la vulve ne peut donner aucun signe d’irritation vésicale.

  • Chez la femme : la descente d'organes et son retentissement
Les organes du pelvis de la femme sont soutenus par un hamac de muscles et de tendons. Ce hamac est tendu entre le pubis et le sacrum. Le poids des organes abdominaux (colon et grêle) s'ajoute au poids des organes. Durant toute la vie de la femme, ce hamac est mis à contribution. 

De nombreux épisodes de la vie de la femme peuvent détériorer le hamac musculo-tendineux tendu entre le pubis et le sacrum. Ce n'est pas la faute de la femme. 

Les éléments favorisant sont les grossesses, les accouchements d'autant plus qu'il y a forceps, le nombre de grossesse, la constitution familiale du bassin. Il s'y ajoute éventuellement une prise de poids ou un manque de sport. La rééducation après l'accouchement a sûrement une action préventive. 

Au fil du temps le hamac se détend. La descente d'organe (prolapsus) se produit et une boule à la vulve peut apparaître.

La patiente ressent ce prolapsus de façon très variable. Il est fluctuant dans le temps. Suivant le moment de la journée ou de la semaine, elle peut ressentir une gêne ou une "présence" vaginale ou franchement une boule à la vulve. 
 
 

A gauche : Organes en place. L'ensemble des organes, vessie, vagin, utérus et rectum sont au-dessus de la ligne bleue et le vagin est en cheminée. 

A droite : Parfois, c'est l'ensemble Vessie-Utérus-Rectum qui descend. Le périnée ne tient plus et les organes passent sous la ligne bleue (descente d'organes). Le vagin est déformé par des replis. 

Outre la palpation d'une boule à la vulve, les organes en mauvaise position frottent l'un contre l'autre et s'entrechoquent. 

Cette irritation lors de la marche peut entraîner à force différents signes : pesanteur pelvienne, brûlures pelviennes, besoins urgents avec gouttes d'urine non retenues (incontinence par besoins urgents non retenus), incontinence d'effort, levers nocturnes et douleurs pendant ou après les rapports. Parfois les rapports sont impossibles. 
 
 

La paroi antérieure du vagin soutenant la vessie (en jaune) se déforme tout comme la paroi postérieure du vagin soutenant le rectum (en marron). Cette situation d'équilibre peut se traduire par une irritation vaginale par frottements lors de la marche. Des signes d'irritation vésicale apparaissent. 

Les pesanteurs sont parfois dues à des adhérences dans le ventre étirées par la descente d'organe. 

Lorsque l'utérus est trop mobile, il existe un maximum de signes lors du lever ou de la conduite en voiture. Une miction impérieuse avec vidange complète inopinée de la vessie peut être très invalidante (incontinence). 

Le retentissement psycho-social et sexuel peut être important.

Il n’y a aucune urgence ni danger pour la patiente mais elle doit savoir que des solutions chirurgicales peuvent la guérir.
 
 

Réparation des prolapsus par suspension des organes au ligament du promontoire.

 
  • Chez l'homme : l'importance de la prise en charge de l'adénome de la prostate
L'adénome de la prostate est une maladie qui survient de façon inégale chez l'homme de plus de 50 ans. Il n'y a pas de cause évidente ni de facteur favorisant noté à ce jour. 

L'adénome de prostate est une prolifération excessive de tissu constitué de fibres et de glandes normales (tumeur non cancéreuse dite bénigne) entraînant une augmentation de la taille de la prostate. 

Cet adénome peut être parfaitement bien supporté et inoffensif mais parfois, il peut écraser peu à peu le canal de l'urètre cheminant en son centre et donc se comporter comme un obstacle pour l'évacuation de l'urine contenue dans la vessie. Il s'ensuit une baisse du jet d'urine et une difficulter à uriner avec besoin de pousser (dysurie).

Cet adénome peut aussi provoquer une irritation de la vessie et entraîner levers nocturnes, besoins urgents plus ou moins retenus, pesanteurs, brûlures au bout du gland et incontinence.
 
 

Endoscopie de prostate normale, adénomateuse et de maladie du col






La tolérance de la vessie face à cet obstacle est inégale chez les patients. 

La vessie peut rester intacte alors que les signes sont importants. Elle peut s'abîmer franchement alors que le patient est peu gêné.
 
 

Le dessin ci-dessus montre que la vessie peut réagir différemment. Nous ne savons pas pourquoi une vessie évolue vers la musculation ou la dilatation.

Dans le cas A, l'adénome ne retentit pas sur la vessie.

Dans le cas D, plusieurs calculs apparaissent mais la vessie reste fine. Il existe en général une stase urinaire.

Dans le cas C, la vessie se muscle face à la résistance que peut lui opposer l'adénome. Elle fini par augmenter son épaisseur comme si on lui faisait faire à chaque miction du "body building". 
Cet épaississement diminue l'élasticité de la vessie et sa capacité de réservoir. Le patient même opéré risque de se lever encore trois fois la nuit. C'est une séquelle car l'adénome est resté trop longtemps obstructif.

Dans le cas B, la vessie ne lutte pas. Elle reste atone et se dilate parfois jusqu'à trois litres. Le patient urine par regorgement. Le trop plein déborde et le patient est totalement incontinent.
A un stade plus avancé, il peut apparaître des diverticules puis une dilatation des uretères et des reins. Ce stade ultime fini par entraîner une insuffisance rénale. 
 

Il semble qu’en France, nous opérons trop tard nos patients. En effet, quatre ans après l’opération, un quart des patients ont encore un traitement prostatique. Il est probable que des lésions vésicales invisibles et irréversibles surviennent et soient responsables d’une contraction vésicale moins efficace. 

Il est donc conseillé au patient de consulter dès les premiers signes pour recevoir un avis sur le risque évolutif de son adénome de prostate.