Mise à jour : janvier 2021 L'anatomie Les voies urinaires menant l'urine des reins à la vessie sont des organes actifs. Leur paroi renferme des fibres musculaires qui se contractent. Une onde de contraction est déclenchée dans le calice du rein et se propage comme une vague tout le long du bassinet puis de l'uretère. Les reptations de l'uretère
(tel un serpent) poussent l'urine dans la vessie. L'onde contractile se
termine par un jet urétéral au sein de la vessie. La vidéo
suivante montre les reptations de l'uretère pelvien aux abords de
l'utérus.
Les lésions La maladie de la jonction entre bassinet et uretère (jonction pyélo-urétérale) résulte d’une anomalie de contraction entre le bassinet et le haut uretère. De cause inconnue (virus ?), la contraction de cette jonction ne se fait plus et même s'il existe une lumière au sein du canal, l'écoulement de l'urine se trouve ralentie. Le bassinet gonfle et modifie les rapports des organes entre eux. Les mécanismes possibles En gonflant, le bassinet
vient éventuellement s’incarcérer dans une bride.
Le plus souvent, le bassinet
vient écraser l'uretère contre une artère passant
au-dessus le lui. On appelle cette artère une artère polaire
inférieure. Elle nourri la partie inférieure du rein. Le
patient est né avec cette artère et tout se déroulait
correctement jusqu'à ce que la jonction ne fonctionne plus et que
le bassinet gonfle. On ne sait rien du déclenchement de cette anomalie
qui peut survenir à 20 ans comme à 70.
La vidéo commentée
suivante montre l'artère croisant le bassinet ainsi qu'un schéma
tentant d'expliquer les mécanismes de l'apparition de la maladie
de la jonction pyélo-urétérale.
Les répercussions chez le patient La jonction peut être découverte à l'occasion de douleur ou d'un examen radiographique (échographie). Il faut comprendre que certaines images de jonctions ne donnent aucun signe au patient et ne font pas souffrir le rein. Elles n'ont pas à être opérée. L'urologue doit apprécier si cette jonction est dangereuse pour le rein ou non. Dans d'autres cas, le patient se plaint soit d'une douleur aigue de type colique néphrétique soit d'une douleur chronique d'un côté du dos. Les examens radiologiques
vont permettre le diagnostic.
La distension du bassinet écrase de plus en plus l’uretère. L'urine passe de moins en moins et la pression du bassinet augmente comme la douleur. Cette hyperpression progressive
entraîne soit une simple douleur lombaire, soit une fissuration du
rein (urinome), soit un arrêt complet de la sécrétion
d’urine. Dans ce dernier cas, trois mois suffisent pour détruire
le rein. Le rein se dilate et le parenchyme disparaît peu à
peu jusqu’à ne laisser qu’une poche atone.
Il est également possible
de découvrir la jonction devant une pyélonéphrite
obstructive avec fièvre et frissons.
En cas d’arrêt complet de la sécrétion d’urine, la douleur disparaît totalement et définitivement. L’autre rein permet au patient d’uriner normalement et cet accident peut passer inaperçu. C’est à ce moment là que la consultation urologique peut sauver le rein. En cas de rein détruit sur syndrome de jonction, nous avons l’habitude de dire que cette malformation est ancienne et même « in utero ». En fait, bien des jonctions sont acquises et paradoxalement la disparition de la douleur n’est pas toujours synonyme de guérison. La consultation en cas de douleur rénale franche est donc capitale. Lors de la découverte
de la jonction dans un contexte d'urgence, je place une sonde JFil pour
permettre à l'urine de circuler en attendant l'intervention de réparation.
Le J supérieur de la sonde intube la jonction malade et le fil vésical
plus fin que la sonde évite d'irriter la vessie et d'altérer
le confort de vie du patient.
Les réparations S’il reste assez de parenchyme et si la jonction provoque des nuisances, il est utile de la réparer.
Avant d'effectuer cette couture, le mécanisme acquis de l'obstruction doit être précisé. Il faut rechercher la bride ou le vaisseau responsable de la jonction. Si c'est une bride, elle est coupée. Si c'est un vaisseau du rein, il est conservé et c'est l'uretère que l'on coupe. On décroise alors l'uretère. Dans tous les cas, la jonction doit être retirée car elle est non contractile et bloque l'onde de contraction entre calices et uretère. La chirurgie par cślioscopie
est la méthode la plus adaptée car la moins invasive. Elle
permet de reconstituer une jonction de nouveau fonctionnelle.
Puis l'uretère est
cousu au bassinet.
Une sonde JJ remplace la
sonde JFil. Elle intube la couture et évite la fuite d'urine en
cas d'oedème. Elle est retirée 4 semaines plus tard et une
urographie (UIV) montre alors le résultat fonctionnel.
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