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Mise à jour : janvier 2021 L'anatomie Les reins sont des filtres. Ils filtrent le sang est extraient les substances en excès ou les déchets. Il n'y a normalement aucune agrégation de ces substances dans l'urine. De plus, les voies urinaires sont adaptées à évacuer du liquide (urines) et non des particules solides. Les voies urinaires menant l'urine des reins à la vessie sont des organes actifs. Leur paroi renferme des fibres musculaires qui se contractent. Une onde de contraction est déclenchée dans le calice du rein et se propage comme une vague tout le long du bassinet puis de l'uretère. Les reptations de l'uretère
(tel un serpent) poussent l'urine dans la vessie. L'onde contractile se
termine par un jet urétéral au sein de la vessie. La vidéo
suivante montre les reptations de l'uretère pelvien aux abords de
l'utérus.
La maladie Voyage du calcul : la crise de colique néphrétique Le calcul dans le rein ne gêne pas l'écoulement de l'urine. Si le calcul quitte le rein, il passe dans l’uretère et peut bloquer l'urine de ce rein. La crise survient alors. Il en découle une distension rénale brutale qui provoque la douleur. L’inflammation autour du calcul donne un fond douloureux sourd. La douleur (ou
colique) rénale (néphrétique) initiale est obligatoirement
très brutale. Cette douleur ne remonte pas, elle ne va pas dans
la jambe. Elle est lombaire au moins
au
début et peut se diriger
dans les bourses ou les grandes lèvres.
Aucune position ne calme le patient. Elle se distingue de la distension progressive du rein secondaire à une compression tumorale qui donne quelques pointes de douleur mais est en général indolore. Même calmée par les médicaments, la douleur est réduite à un «fond lointain» ou à une «présence» témoignant de la persistance du calcul. Le plus délicat
est de traverser le système anti-reflux physiologique de la vessie.
Le méat urétéral est suivi d’un trajet en biseau empêchant
l’urine de refluer vessie pleine. Le calcul doit donc forcer le passage.
Cet épisode s'accompagne parfois d'un œdème de la vessie
avec troubles urinaires irritatifs gênants (mictions fréquentes,
brûlures).
Des signes d’irritation vésicale évoquent l’enclavement du calcul dans la vessie telle une écharde dans le doigt. L’œdème enserre le calcul et gêne son évacuation.
Les anti-inflammatoires vont ainsi diminuer l’œdème et faciliter la descente du calcul. Ils ont aussi un effet spectaculaire sur la douleur de distension rénale. Le patient décrit parfois une crise terminale suivie par l’évacuation d’urines foncées. La surpression éjecte le calcul et le patient ne sent plus de fond douloureux. La crise est terminée. L'obstacle La plupart des calculs sont
faits d’oxalate ou de phosphate de calcium. Ils sont opaques à la
radio (ASP) et visibles au scanner.
D’autres calculs sont faits
d’acide urique. Dans ce cas, les patients ont souvent des apports alimentaires
trop riches. Les calculs sont transparents à la radio (ASP) et visibles
au scanner.
Les examens Un calcul est douloureux s’il se situe entre le bassinet du rein et l’abouchement de l’uretère au niveau de la vessie (méat urétéral). Il est donc important de connaître le siège du calcul. Il est le plus
souvent réalisé un cliché radiologique simple (ASP)
et une échographie.
Au début,
les cavités du rein sont toniques et la dilatation du rein survient
plus tard. L’échographie rénale peut être normale.
L’échographie peut parfois montrer un calcul dans le bas uretère ou au contraire préciser que ce segment est libre.
La tendance est maintenant de réaliser un scanner sans injection. Il irradie cependant plus que l’ASP.
Ces examens ne
renseignent pas sur la tolérance du rein vis à vis de l’obstacle.
Tout le problème est de ne pas laisser un rein « trop longtemps
» totalement obstrué. Le seul moyen de préciser l’importance
du blocage est de faire une UIV (urographie intra veineuse) ou un uro-scanner
avec injection de produit de contraste (iodé).
Les complications de l'obstruction du rein par le calcul La colique néphrétique devient préoccupante dans les cas suivants : • Fièvre
à 40°C avec frissons
Voici quelques
UIV et scanners montrant ces complications :
A droite, échographie montrant la collection autour du rein (urinome).
Les traitements La montée de sonde • En cas d’épuisement de notre arsenal thérapeutique médical, le patient reste demandeur d’un soulagement. Si la patiente est enceinte, les médicaments autorisés sont limités. Si le rein est unique, le risque d'anurie est important. Si l'urine coule autour du rein, il est logique de la mettre dans le bon chemin. Dans ces cas, on place une sonde en plastique percée de trous (sonde JJ) dans l’uretère qui court-circuite le calcul. Cette sonde permet l’écoulement de l’urine entre le rein et la vessie. Les urines de ce rein ne sont donc plus bloquées.
Particularité de la sonde JJ : mal tolérée dans 80% des cas La sonde JJ ou double J permet l’écoulement de l’urine entre le rein et la vessie. Les urines de ce rein ne sont donc plus bloquées par l'obstacle. Les urines peuvent circuler librement de haut en bas, mais en cas de miction, la pression dans la vessie augmente (d’autant plus qu’il y a des brûlures) et l’urine peut alors remonter vers le rein et provoquer des douleurs. Cette sonde peut aussi frotter dans la vessie et donner des douleurs du bas-ventre, des envies impérieuses et fréquentes, des brûlures, du sang et des douleurs du dos. C'est en général à cause de cette irritation qu'elle est mal supportée. 80% des patients s'en plaignent. Les arrêts de travail et les répercussions sociales et sexuelles sont fréquentes.
Notre innovation : la sonde JFil et MiniJFil Confrontés quotidiennement à la souffrance de nos patients, nous avons mis au point à Blois une nouvelle sonde qui réussit depuis décembre 2010 à réduire de façon importante les symptômes invalidants liés à la sonde JJ. Grâce à la l'aide de nos patients, nous avons pu l’améliorer en la sculptant et évaluer précisément sa tolérance. Nous appelons cette nouvelle sonde « la sonde JFil » car un fil remplace le J inférieur de la sonde. Les symptômes urinaires et les douleurs sont fortement réduits en comparant les patients porteurs de la sonde JJ avec les patients porteurs de notre sonde JFil. Notre sonde représente certainement une avancée médicale dans le domaine de la tolérance des sondes urétérales. Pour plus de
détails sur cette sonde, les références internationales
et nos travaux, visitez les pages dédiées : Sonde
JFil: Notre innovation
Le traitement du calcul Souvent, il est possible de retirer le calcul en même temps que la pose de sonde JJ. Il faut parfois dilater le méat trop serré pour passer les instruments ou sortir le calcul. Une fois le calcul
atteint, il faut le fragmenter. On peut utiliser les ondes électromécaniques
ou le laser.
Il faut ensuite
extraire les fragments du rein et de l'uretère. On utilise un appareil
rigide ou souple permettant d'explorer les calices du rein et de déplacer
les fragments vers l'uretère à l'aide de sondes à
panier métallique. Le calcul est emprisonné et détruit
par contre-appui.
Les vidéos
suivantes montrent les moyens de destruction du calcul.
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En cas de fièvre et frissons par rétention d’urine infectée
sur le calcul ou d’insuffisance rénale avec anurie, il est préférable
de placer temporairement une sonde urétérale sortant au dehors.
Elle permet ainsi de surveiller sa perméabilité. En cas d'échec,
une sonde est placée directement dans le rein au travers de la peau
(néphrostomie percutanée).
En cas de fièvre à
40°C avec frissons, le diagnostic le plus fréquent est la pyélonéphrite
qui associe douleur, fièvre et frissons. Cette douleur ne génère
pas en général d’agitation et le traitement repose sur les
antibiotiques.
Le patient est mis sous antibiotiques
et les urines sont drainées en urgence. Une
fois l’infection ou l'urgence jugulée, le traitement du calcul est
effectué.
Les sondes sont des corps étrangers Cette sonde a une durée de vie limitée. Au-delà, elle se calcifie et provoque une forte irritation dans la vessie. Elle peut être ensuite difficile à retirer. Pour éviter cet ennui, elle doit être changée ou retirée avant une date bien précise (6 mois ou 1 an en fonction des sondes).
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